
Nasser El Sonbaty, c’est l’intellect au service de la masse. Je vous parle d’un diplômé en histoire, sociologie et sciences politiques, polyglotte, devenu l’un des premiers véritables mass monsters des années 90. Surnommé The Professor, lunettes rondes vissées au visage, il affichait 1,80 m pour 120 à 131 kg secs, et plus de 140 kg hors saison, tout en gardant des abdos tranchés. Sa trajectoire culmine avec un Mr Olympia 1997 resté célèbre, deuxième derrière Dorian Yates dans une décision encore débattue, puis l’Arnold Classic 1999 remporté avec autorité. Personnalité brillante, clivante, parfois abrasive, Nasser a aussi payé le prix fort d’un sport extrême, jusqu’à sa disparition en 2013 à 47 ans. Ici, je retrace son parcours, son entraînement, sa diète, ses points forts, ses faiblesses et son héritage, pour comprendre pourquoi The Professor fascine toujours.
Nasser El Sonbaty
« The Professor » — intellectuel polyglotte devenu mass monster : 2e du Mr. Olympia 1997, vainqueur de l’Arnold Classic 1999
- Naissance : 15 octobre 1965 (Stuttgart, Allemagne)
- Décès : 20 mars 2013 (Le Caire, Égypte)
- Origines : père égyptien, mère yougoslave
- Études : Histoire, Sociologie, Sciences politiques (Université d’Augsbourg)
- Taille : 1,80 m
- Poids compé : 120–131 kg — Hors-saison : 145–150 kg
- Surnom : The Professor
- Langues : jusqu’à 7 parlées
Mensurations (référence scène)
- Poitrine : 145–150 cm
- Taille : 88–92 cm
- Bras : ~56 cm
- Cuisses : 78–80 cm
- Mollets : développés, proportionnés
Palmarès marquant
- 1995 : Night of Champions (New York) — 1er
- 1995 : Mr. Olympia — 3e
- 1996 : Grand Prix Russie — 1er
- 1996 : Mr. Olympia — 3e
- 1997 : Mr. Olympia — 2e (verdict controversé)
- 1997 : Arnold Classic — 2e
- 1998 : Mr. Olympia — 3e
- 1999 : Arnold Classic — 1er
- 2000–2002 : Mr. Olympia — 5e à 15e
- Total : 53 compétitions IFBB Pro, 10 Olympia consécutifs
Signature & héritage
- Points forts : pectoraux pleins, bras massifs, quadriceps striés, abdos tranchés même très lourd.
- Point perfectible : dos moins épais/détaillé que ses rivaux (coût du titre en 1997).
- Style : volume académique, posing didactique — le “professeur” du mass monster.
Sommaire
- 1 Biographie et débuts, un intellectuel devenu monstre sacré
- 2 📊 Anatomie de Nasser El Sonbaty – Vue synthétique
- 3 🏋️ Mensurations et gabarit de scène
- 4 📅 Entraînement et méthode
- 5 🍽️ Diète type de Nasser
- 6 🏆 Palmarès principal
- 7 💊 Déclin et dernières années
- 8 Comment est mort Nasser El Sombaty ?
- 9 🧠 Esprit analytique et humour tranchant
- 10 Le quizz El Sombaty !
Biographie et débuts, un intellectuel devenu monstre sacré
Nasser El Sonbaty naît le 15 octobre 1965 à Stuttgart, en Allemagne de l’Ouest. Son père est ingénieur égyptien, sa mère originaire de Yougoslavie. Dans cette famille multiculturelle, le jeune Nasser grandit entre trois identités, trois langues, et un sens aigu de la curiosité.
Élève brillant, il développe très tôt une passion pour la connaissance et la rigueur intellectuelle. Ses camarades le décrivent déjà comme calme, méthodique et introspectif, des traits qu’il gardera toute sa vie.
Études universitaires et vocation contrariée
À l’université d’Augsbourg, il étudie l’histoire, la sociologie et les sciences politiques. Polyglotte, il parle jusqu’à sept langues. Rien ne le prédestinait à la musculation. Il découvre la salle par hasard, à 17 ans, pour renforcer ses jambes après des matchs de football.
Très vite, il comprend qu’il possède une génétique hors norme. Sa taille de 1,80 m, ses épaules massives et son mental de compétiteur font la différence.
Premières compétitions et carte pro IFBB
Son premier concours a lieu en 1985 : il termine sixième, mais les juges remarquent déjà ses abdominaux spectaculaires. Cette reconnaissance le pousse à poursuivre. Pendant ses années universitaires, il combine études, travail à temps partiel et entraînement intensif, jusqu’à décrocher sa carte pro IFBB en 1990. À ce moment-là, il n’a ni sponsor, ni réseau, seulement une détermination farouche.
L’ascension vers les sommets (1993 à 1997)
Son évolution est fulgurante. En 1993, il s’entraîne aux États-Unis et rencontre Milos Sarcev, qui l’initie aux méthodes de pointe et à la gestion hormonale. Ensemble, ils perfectionnent un physique monstrueux, massif et symétrique.
En 1995, il remporte le Night of Champions et monte sur le podium du Mr Olympia aux côtés de Dorian Yates et Kevin Levrone. Deux ans plus tard, en 1997, il atteint son apogée : deuxième du Mr Olympia, dans un verdict toujours contesté.
Beaucoup estiment qu’il aurait dû battre Dorian Yates, blessé et moins affûté. Ce jour-là, “The Professor” devient une légende du bodybuilding moderne.
📊 Anatomie de Nasser El Sonbaty – Vue synthétique
| Partie du corps | Évaluation | Commentaire |
|---|---|---|
| Pectoraux | ⭐⭐⭐⭐⭐ | Pleins, denses et parfaitement symétriques, l’un de ses plus grands atouts sur scène. |
| Épaules | ⭐⭐⭐⭐½ | Larges et rondes, très développées, mais parfois visuellement écrasées par la masse globale. |
| Biceps | ⭐⭐⭐⭐½ | Massifs et puissants, avec un pic moyen mais une densité impressionnante. |
| Triceps | ⭐⭐⭐⭐ | Longs, détaillés, complètent des bras parmi les plus imposants des années 90. |
| Abdominaux | ⭐⭐⭐⭐⭐ | Proéminents, nets, visibles même à 130 kg, un détail rare chez un mass monster. |
| Dorsaux | ⭐⭐⭐ | Largeur correcte, mais manque d’épaisseur et de définition, son principal point faible. |
| Quadriceps | ⭐⭐⭐⭐⭐ | Galbés, pleins et striés, rappelant la puissance visuelle d’un Tom Platz moderne. |
| Ischio-jambiers | ⭐⭐⭐⭐½ | Denses et équilibrés, bons volumes et insertion harmonieuse. |
| Mollets | ⭐⭐⭐⭐ | Développés, bien proportionnés à son gabarit global. |
| Symétrie et proportion | ⭐⭐⭐⭐ | Harmonieux de face, mais dos en retrait sur les poses de profil et arrière. |
| Condition physique | ⭐⭐⭐⭐ | Alternance entre pics exceptionnels et retenue d’eau marquée selon les années. |
| Présence scénique | ⭐⭐⭐⭐⭐ | Charisme et assurance naturelle, gestuelle fluide, véritable “professeur” sur scène. |
Lecture morphologique
Nasser possédait une morphologie unique. Son bassin large et sa cage thoracique moyenne donnaient un aspect massif et compact, renforcé par des abdominaux proéminents et profonds.
Son torse dense et ses épaules pleines créaient un effet de volume spectaculaire, tandis que la ligne de taille restait étonnamment contrôlée pour un physique dépassant souvent les 130 kilos.
Points forts et zones perfectibles
Ses pectoraux, bras et quadriceps figuraient parmi les meilleurs de sa génération. Son principal talon d’Achille restait le dos, moins épais et moins “fibré” que celui de Dorian Yates, ce qui lui coûta probablement le Mr Olympia 1997.
Le manque d’isolation scapulaire limitait la finesse de ses poses dorsales, contrastant avec le rendu chirurgical de ses concurrents directs.

Signature visuelle
Nasser imposait un style “mass monster” intelligent, contrôlé et académique. Ses poses de face, front double biceps et side chest — mettaient en valeur son équilibre parfait entre puissance brute et rigueur technique. Sur scène, il incarnait l’alliance rare entre la force et la réflexion.
🏋️ Mensurations et gabarit de scène
| Donnée | Valeur | Commentaire |
|---|---|---|
| Taille | 1,80 m | Format moyen pour un pro IFBB, mais rendu visuel gigantesque sur scène. |
| Poids en compétition | 120 à 131 kg | Masse sèche impressionnante, sans perte de symétrie. |
| Poids hors saison | 145 à 150 kg | Volume total maximal, tout en conservant des abdominaux visibles. |
| Tour de bras | Environ 56 cm | Bras parmi les plus massifs des années 90. |
| Tour de cuisses | 78 à 80 cm | Quadriceps pleins, ronds, striés en profondeur. |
| Tour de taille | 88 à 92 cm | Taille maîtrisée malgré la masse, bel équilibre visuel. |
| Tour de poitrine | 145 à 150 cm | Cage imposante, épaules et pectoraux créant une largeur extrême. |
| IMC estimé | ≈ 40,5 | Représentatif du niveau extrême des “mass monsters” de l’époque. |
Comparaison et héritage
Nasser incarnait le “mass monster” à l’européenne : massif, dense, mais esthétiquement réfléchi. Contrairement à Dorian Yates, dont le grain sec et les détails extrêmes donnaient un rendu tranchant, Nasser privilégiait la plénitude musculaire, la rondeur et la puissance visuelle.
Sa silhouette imposante évoquait davantage Lee Haney dans l’esprit : équilibre entre volume et proportion, symétrie intelligente plutôt que brutalité sèche. Là où Yates apparaissait comme le titan industriel du bodybuilding, Nasser restait le penseur du muscle, un colosse cérébral dont la forme servait la réflexion autant que la force.
📅 Entraînement et méthode
| Élément | Détails | Commentaire |
|---|---|---|
| Type d’entraînement | Volume pyramidal (début de carrière), puis réduction progressive | Il a évolué vers une approche plus ciblée et moins volumineuse. |
| Structure des séances | 3 à 4 exercices par groupe musculaire | Accent mis sur la densité plutôt que la quantité. |
| Séries par exercice | 4 à 6 | Travail en pyramide descendante selon la fatigue. |
| Répétitions haut du corps | 8 à 15 | En fonction du groupe et de la fatigue nerveuse. |
| Répétitions bas du corps | 20 à 25 | Très haute intensité, travail profond des jambes. |
| Type d’exercices | Toujours 1 poly-articulaire par séance | Base systématique : squat, développé, rowing, soulevé de terre. |
| Techniques utilisées | Supersets, séries dégressives, rest-pause | Méthodes inspirées de la “vieille école” mais adaptées à sa morphologie. |
| Cardio | Modéré, principalement en pré-compétition | Vélo stationnaire, faible impact articulaire. |
| Repos | 1 à 2 jours/semaine | Cycle axé sur la récupération nerveuse et musculaire. |
Exemple de split hebdomadaire
- Lundi : Bras (biceps/triceps)
- Mardi : Jambes (quadriceps, ischios, mollets)
- Mercredi : Épaules et trapèzes
- Vendredi : Pectoraux et dos
- Samedi / Dimanche : Repos complet ou cardio léger
Analyse et comparaison
La méthode de Nasser était un pont entre deux écoles. Il utilisait encore le volume pyramidal classique des années 80, hérité d’Arnold et de Serge Nubret, tout en intégrant une logique d’intensité plus moderne, proche du Heavy Duty de Mike Mentzer. Contrairement à ce dernier, il refusait l’idée de l’échec systématique et préférait multiplier les approches pour stimuler la fibre sous tous les angles.

Là où Arnold Schwarzenegger cherchait la congestion maximale et Mentzer la déchirure mécanique, Nasser visait la saturation intelligente : conjuguer puissance, endurance et contrôle. Ce mélange entre rigueur allemande et flair méditerranéen faisait de lui un technicien du muscle, à mi-chemin entre la science et la brutalité.
🍽️ Diète type de Nasser
| Repas | Aliments | Commentaire |
|---|---|---|
| 1 | 10 blancs d’œufs, 2 œufs entiers, 3 toasts de pain complet | Petit déjeuner riche en protéines et modéré en lipides. |
| 2 (collation) | Shake protéiné (3 doses) + fruits | Apport rapide d’acides aminés et glucose simple. |
| 3 | 300 g de poulet + 300 g de riz basmati ou patates douces | Base énergétique de la journée, haute densité calorique. |
| 4 | 340 g de steak + 300 g de patates douces ou salade | Repas complet en protéines lentes et fibres. |
| 5 | Fromage blanc (300 g) + 3 œufs entiers | Source nocturne de caséine et lipides naturels. |
| 6 (optionnel) | Shake de protéines ou repas léger | Maintien anabolique avant le coucher. |
| Période | Répartition nutritionnelle | Objectif |
|---|---|---|
| Hors saison | 80 % glucides, 20 % protéines | Maximiser le volume musculaire et la récupération. |
| Pré-compétition | 70 % protéines, 20 % glucides, 10 % lipides | Définition maximale et contrôle de l’eau sous-cutanée. |
| Calories totales | 5 000 à 6 500 kcal / jour | Selon le poids et la phase de préparation. |
| Repas par jour | 6 à 7 repas fixes | Espacés toutes les 2h30 à 3h. |
| Suppléments typiques | Whey, créatine, glutamine, multivitamines | Soutien immunitaire et anti-catabolique. |
Ajustements modernes et précautions
Le protocole de Nasser reposait sur une diète extrême, typique de l’ère “mass monster”, où la priorité était la taille avant tout. Il consommait d’énormes quantités de riz, de poulet et de blancs d’œufs, sans véritable notion de rotation digestive ni de variation micro-nutritionnelle.
Aujourd’hui, une telle approche demanderait une adaptation plus fine, notamment en matière de gestion hydrique et de santé rénale. L’usage répété de diurétiques, combiné à un apport sodé mal équilibré, avait mis à rude épreuve ses reins vers la fin de sa carrière.
🏆 Palmarès principal
| Année | Compétition | Résultat | Commentaire |
|---|---|---|---|
| 1995 | Night of Champions (New York) | 1er | Première grande victoire, reconnaissance internationale. |
| 1995 | Mr. Olympia | 3e | Entrée dans le top mondial, derrière Dorian Yates et Shawn Ray. |
| 1996 | Grand Prix Russie | 1er | Début d’une série européenne victorieuse. |
| 1996 | Mr. Olympia | 3e | Physique plein et équilibré, condition encore perfectible. |
| 1997 | Mr. Olympia | 2e | Le fameux “vol du siècle” face à Dorian Yates. |
| 1997 | Arnold Classic | 2e | Rivalité directe avec Flex Wheeler et Kevin Levrone. |
| 1998 | Mr. Olympia | 3e | Encore sur le podium, régularité exemplaire. |
| 1999 | Arnold Classic | 1er | Couronnement tardif, victoire prestigieuse à Columbus. |
| 2000-2002 | Mr. Olympia | 5e à 15e | Déclin progressif mais présence constante. |
| Total carrière | 53 compétitions IFBB Pro | 10 Olympia consécutifs | L’un des athlètes les plus réguliers et actifs de sa génération. |
Analyse et héritage compétitif
Nasser El Sonbaty appartient à cette génération dorée où chaque compétition était une bataille entre titans : Dorian Yates, Kevin Levrone, Flex Wheeler, et bientôt Ronnie Coleman. Il se tenait au centre de cette transition entre les esthétiques des années 80 et la brutalité des années 2000.
Face à Dorian Yates, il symbolisait la perfection pleine et ronde contre la densité granitique. Face à Kevin Levrone, c’était l’intellectuel méthodique contre le showman instinctif. Et face à Flex Wheeler, il incarnait la puissance brute opposée à la fluidité artistique.

Lorsque Ronnie Coleman explose en 1998, c’est l’ère des « mass monsters » qui s’installe définitivement. Nasser avait ouvert la voie à cette démesure musculaire, mais avec une rigueur et une maîtrise que peu égaleront.
Son Olympia 1997 restera la grande injustice de sa carrière. Pour beaucoup, il aurait dû succéder à Yates cette année-là, tant il combinait proportion, volume et présence scénique. Sa défaite l’a rendu amer, mais elle l’a aussi inscrit dans la légende : un champion sans titre, respecté par tous, craint par chacun.
💊 Déclin et dernières années
| Période | Événements majeurs | Détails |
|---|---|---|
| 2000 – 2004 | Désillusion avec l’IFBB | Dénonce les favoritismes et la politique interne des juges. Se sent “volé” depuis 1997. |
| 2003 – 2006 | Infections et opérations | Multiples chirurgies (hernie, dos, tissu adipeux). La fameuse photo “sur lit d’hôpital” était issue de cette période et non de sa mort. |
| 2001 – 2006 | Divorce et chute financière | Séparation difficile, perte de sa maison, dettes importantes. Épisode dépressif marqué. |
| 2006 – 2013 | Isolement progressif | Vit entre l’Allemagne et l’Égypte. Continue à s’entraîner, mais hors des circuits médiatiques. |
| 2013 | Décès au Caire à 47 ans | Mort dans son sommeil, probablement d’une insuffisance rénale liée aux années de stress métabolique. |
Comment est mort Nasser El Sombaty ?
- L’hypothèse médicale : l’explication la plus plausible évoque une insuffisance rénale combinée à une hypertension chronique et à un usage prolongé de diurétiques. Son corps n’aurait plus supporté la déshydratation extrême propre aux anciens protocoles de compétition.
- L’hypothèse psychologique : après son divorce, sa ruine et son éloignement du milieu, Nasser aurait sombré dans une forme de dépression silencieuse. Plusieurs proches affirment qu’il vivait dans un sentiment d’injustice et de désillusion.
- L’hypothèse du “livre interdit” : avant sa mort, il évoquait un manuscrit explosif dans lequel il comptait dénoncer la corruption et les dérives de l’IFBB. Certains fans pensent qu’il a été “réduit au silence”, mais aucune preuve n’a jamais étayé cette théorie.

Un intellectuel dans un monde de titans
Trop cultivé pour un milieu dominé par les egos, trop franc pour ménager les juges, Nasser El Sonbaty a payé cher son indépendance. Diplômé en sociologie et science politique, il avait compris mieux que quiconque les jeux de pouvoir qui gangrénaient le culturisme professionnel.
Son décès prématuré laisse derrière lui l’image d’un colosse lucide, victime de ses excès mais resté fidèle à sa vérité jusqu’à la fin.
🧠 Esprit analytique et humour tranchant
Derrière son gabarit colossal, Nasser El Sonbaty cachait un esprit vif, sarcastique et d’une lucidité rare. Surnommé “The Professor”, il parlait sept langues, citait Nietzsche entre deux séries de squats et n’hésitait jamais à analyser les travers du bodybuilding moderne avec un humour désarmant.
Son intelligence fascinait autant qu’elle dérangeait. Certains le trouvaient arrogant, d’autres voyaient en lui un observateur brillant, capable de rire des codes d’un milieu souvent trop sérieux. Il maniait l’ironie comme une arme, et peu de ses pairs échappaient à ses piques.
Anecdotes célèbres
- Shawn Ray, qu’il surnommait “Chihuahua Ray”, incarna pour lui la prétention sans fond. “Petit corps, grande gueule”, disait-il en riant.
- Dave Palumbo devint “Jumbo Palumbo”, cible de ses moqueries sur sa morphologie extrême : “Avec des pieds pareils, il pourrait nager jusqu’à Hawaï.”
- Milos Sarcev, son ancien ami et coach, fut rebaptisé “DCM” — “Delusional Clown Milos”, après leur rupture professionnelle.
Derrière ces traits d’humour, se cachait pourtant une profonde déception envers le milieu qu’il aimait autant qu’il critiquait. Nasser savait qu’il ne rentrerait jamais dans le moule, mais il assumait jusqu’au bout cette position à part.

Son franc-parler, sa culture et son humour incisif ont fait de lui une figure unique : le premier bodybuilder philosophe, capable de conjuguer muscles, intelligence et provocation.

